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çonnait avoir quelque intelligence avec le comte Tekeli, et l’on ne laissait sortir aucun Hongrois des villes où l’on croyait qu’il avait des liasons sans répondant. Peu de tems après il se trouva que la conspiration avait été presqu’universelle, et que plusieurs principaux habitants non seulement de Cassovie et d’Épérie, mais encore de Tornaks, d’Altsol, de Neusol, de Leutsch, d’Oedenbourg et de Presbourg y avaient part. On remplit les prisons d’un infinite de personnes et des plus accommodées d’Hongrie. On fit mourir les plus coupables ou les plus malheureux; et on laissa aller les autres en lenr faisant payer des amendes qui les ruinaient entièrement. On n’observa plus les formalités anciennes, que personne n’osait démander, de peur de passer pour rebelle. Le comte Caraffa et une chambre composée d’étrangers et établie a Cassovie firent donner la torture à un grand nombre de gens, sur d’assez legers indices avec tant de rigueurs, que quelques-uns en morurent..... Caraffa fut établi grand Juge criminel a Debreczin. II fit donner la question à presque tous ceux qu’il y avait de gens aisés sur la denunciation de deux femmes. On en tirait quelques-uns sur des échelles faites exprès pour disloquer tous les membres; on brûlait les côtés d’autres, on serrait la tête de plusieurs avec des cercles jusqu’à leur faire sortir les yeux de la tête; et il n’y eut point de tourment qu’on ne mit en oeuvre. Ceux qui s’en purent racheter ne le firent qu’à force d’argent. Comme les procès de ceux qui souffrirent dans cette occasion n’ont jamais été rendus publies, on ne peut savoir ni de quoi on les accusait, ni de quoi on les a trouvés coupables. Les exécutions d’Épérics furent encore plus sanglantes....»

Vici Op. lat. T. I.
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